Le paradoxe de Fermi constate l'apparente contradiction entre d'une part la multiplicité des mondes, l'étendue du temps et la possibilité physique du voyage spatial, et d'autre part l'absence de manifestation évidente et incontestable d'autres formes de Vie aussi bien localement que par l'intermédiaire de signaux, alors que nous sommes à la veille de nous répandre nous-mêmes dans l'univers.
Nous adresserons cette question en deux volets. Tout d'abord par l'estimation, selon les connaissances actuelles, du nombre de civilisations en mesure de communiquer et nous en conclurons que le paradoxe apparent est notre propre présence. Nous supposerons ensuite que notre estimation biologique est totalement fausse en supposant, à l'inverse et comme l'exemple de la Terre nous l'indique, que la vie est une manifestation spontanée et assez rapide. Dans ce cas le paradoxe de Fermi reprend toute sa vigueur et nous énoncerons la totalité des hypothèses envisageables pour répondre au paradoxe.
L'équation de Drake détermine les facteurs, que nous avons réactualisé, dont le produit aboutit au
Nombre de civilisations galactiques simultanées actuelles:
- Nombre d'étoiles dans la Galaxie
- Fraction d'étoiles formant un système planétaire
- Nombre moyen de planètes par système planétaire
- Fraction d'étoiles originaire d'une nébuleuse de métallicité suffisante pour créer des planètes rocheuses
- Fraction de planètes subsistant après évolution à long terme du système planétaire (perturbation dans système stellaire multiple et balayage de planètes massives changeant d'orbites)
- Fraction d'étoiles compatible d'une zone habitable pendant une durée de plus de deux milliards d'années
- Fraction de planètes rocheuses dans les zones habitables
- Fraction de planètes dans la zone habitable pouvant conserver par leur masse d'une atmosphère stable en température
- Fraction de planètes bénéficiant d'un axe de rotation stable
- Probabilité de l'apparition de la vie
- Probabilité du développement de formes de vie complexe
- Probabilité du développement de formes de vie consciente
- Probabilité du développement d'une civilisation communicante
- Fraction de la durée de vie moyenne de ces civilisations par rapport à leur date d'apparition.
Estimons en extrapolant le nombre de planètes extra solaires à partir des découvertes actuelles.
Elles sont au nombre fin 2004 de 133 planètes. La méthode de détection pour la grande majorité par effet doppler radial limite cette détection à des planètes massives de type jovienne ou à des planètes moins massives extrêmement proche de leur soleil. On peut estimer qu'aujourd'hui sur les 7000 étoiles à moins de 150 années-lumière environ 1/3 ont été étudiées attentivement. En supposant très grossièrement que seul un Jupiter a été découvert en regard d'un système solaire complet on peut estimer le chiffre brut à environ 133*3*10 = 4000 le nombre de planètes formées initialement pour 7000 étoiles.
Notre Galaxie comporte 1011 étoiles dont seule la moitié serait de population I, surtout présentes dans les bras galactiques et dont la métallicité a été enrichie par la population II surtout présente dans le bulbe voire par l'hypothétique originelle population III massives et qui a disparue. On estime donc de 10 à au mieux 50 % les étoiles avec une métallicité suffisante pour former des cœurs rocheux.
Ceci conduirait à 0,1 à 0,5*4/7 1011 ~ 6 à 30 milliards de planètes initialement formées.
Mais seule une fraction de planètes subsiste après évolution dans le long terme du système planétaire (perturbation dans système stellaire multiple et balayage de planètes massives changeant d'orbites).
Les astres extra solaires de taille jovienne à proximité de l'étoile centrale semblent être assez nombreux dans les systèmes découverts. Le modèle actuel impliquerait leur formation à une distance où la température de la nébuleuse forme des glaces d'eau vers 100 Kelvins et leur migration par friction avec un disque de poussière
vers le centre du système. La proportion de planètes détruites par ces migrations pourrait varier dans une gamme estimative de 50 à 90 %.
On peut donc estimer de 0,6 à 15 milliards de planètes encore à découvrir dans notre Galaxie, résultat de la première partie de notre équation:
Nombre d'étoiles dans la Galaxie
* Fraction d'étoiles formant un système planétaire
*Nombre moyen de planètes par système planétaire
* Fraction d'étoiles originaire d'une nébuleuse de métallicité suffisante pour créer des planètes rocheuses
* Fraction de planètes subsistant après évolution à long terme du système planétaire (perturbation dans système stellaire multiple et balayage de planètes massives changeant d'orbites)
Le facteur suivant est la fraction d'étoiles avec une tranche d'orbites assurant un habitat potentiellement stable. La Terre s'est refroidit voici deux milliards d'années lorsque la vie a absorbé sous forme de carbonates une grande partie du gaz carbonique formant l'effet de serre. Il est donc nécessaire que la constante solaire ne varie pas sensiblement pendant cette période avant que le vivant concoure au cycle en établissant un nouvel équilibre instable avec son soleil et sa géothermie. La fraction d'étoiles compatible d'une zone habitable pendant une durée de plus de deux milliards d'années correspond à des étoiles de une masse supérieure à 0,83 masse solaire sinon elles n'auraient pas de zone habitable stable. Au-delà de 1,2 masse solaire la durée de vie de l'étoile se réduirait trop pour que cette zone habitable le demeure pendant plus de 2 milliards d'années.
Certains travaux tendraient à indiquer que l'augmentation du rayonnement solaire ré augmentera la libération du carbone dans l'atmosphère, transformera la Terre en désert empêchant toute vie évoluée d'ici seulement 400 millions d'années. Typiquement notre Soleil n'assurerait une zone stable que pendant cinq milliards d'années tout au plus.
En résumé la fraction des étoiles assurant une zone habitable stable est estimée de 0,1 à 0,2.
Le facteur suivant, la fraction de planètes rocheuses dans les zones habitables, ne peut se baser que sur l'exemple du système solaire car nous ne sommes pas encore en mesure de détecter ces planètes de faible masse à cette distance de l'étoile centrale et seul le système Upsilon Andromeda abriterait des planètes joviennes à la bonne distance.
Des estimations indiquent que la distance Terre-Soleil ne doit pas varier en dehors de 0,95 à 1,01 de la distance Terre-Soleil pour ne pas subir un effet de serre divergent ou une glaciation totale et permanente.
L'exemple du système solaire sera pris comme valeur médiane avec un ratio entre la tranche de 9 millions de km et la tranche de 350 millions de km pour les 4 planètes telluriques constituées, d'où une valeur médiane de 0,1.
L'impossibilité statistique de déterminer une variance à partir d'un seul cas nous fait néanmoins oser une estimation de 0,05 à 0,2.
A noter que la découverte de la vie dans des océans enfouis comme sur Europe non seulement révolutionnerait l'estimation biologique de l'apparition de la vie qui nous le verrons est extrêmement faible mais augmenterait le nombre de sites propices à abriter la vie. Néanmoins ces formes de vie n'auraient que peu de chance d'évoluer vers une civilisation communicante. On suppose donc que seules des écosphères ouvert sur l'espace sont appropriés à notre estimation.
La fraction de planètes dans la zone habitable pouvant conserver par leur masse d'une atmosphère stable en température dépend de la masse de la planète qui doit retenir une atmosphère constituant un effet de serre, absorber le carbone et former des couches sédimentaires de carbonates réinjectée progressivement dans l'atmosphère par le volcanisme. La planète pour retenir son atmosphère doit avoir une masse supérieure à 0,85 la masse terrestre.
Mais ne pas avoir un volcanisme sur actif elle ne doit pas avoir une masse supérieure à 1,33 masse terrestre.
En résumé la fraction des planètes de masse compatible d'une atmosphère stable est estimée de 0,2 à 0,8
Fraction de planètes bénéficiant d'un axe de rotation stable.
Afin de bénéficier d'un climat stable c'est-à-dire ne pas faire passer chaque zone de la planète du pôle à l'équateur tout les quelques millions d'années et permettre une évolution de la vie multicellulaire, les travaux de J.Laskar ont montré qu'il était nécessaire qu'une Lune de masse importante (quelques pour cent de la masse de la Terre) soit présente et agisse comme un ressort gravitationnel face aux variations chaotiques de l'axe. Or cette Lune aurait été formée par collision vers un astre de la taille de Mars sous une incidence faible. Il est possible que Mercure ait été également percuté par un astre de grande taille.
Il y aurait donc eu 2 astres importants dans l'orbite des planètes telluriques de 50 à 400 millions de kilomètres du soleil. On peut donc estimer grossièrement la probabilité qu'un des 2 deux astres se soient trouvés sur une orbite assez proche de la Terre pour être capté et surmonter l'attraction du soleil.
Les points de Lagrange se trouvent à 1,5 millions de km de la Terre, soit une zone de 3 millions de km de diamètre.
On peu donc considérer que la différence des orbites d'un des deux astres avec la Terre a été inférieure à cette valeur pour être capté. En outre l'incidence aurait été de l'ordre de 15° (disons de 10°à 20°).
Combinant ces deux facteurs on a une probabilité de rencontre avec formation d'une lune dans:
2*3/(400-50)* 10/90 ~ 0,2 % des cas.
On peut considérer que ce chiffre est la valeur basse.
La valeur haute est donnée par la présence du second couple Pluton -Charon pourtant beaucoup plus éloigné et probablement formé dans d'autres conditions. En ne considérant que les corps de faible masse, 2 planètes sur 5 ont une lune de grande taille (40% des cas).
Maintenant la Grande Question à 1 million de dollars.
Quelle est la probabilité de l'apparition de la vie ?
Cette question est à la limite du scientifique car nous ne savons pas créer une vie auto reproductrice à partir des composés organiques. Nous savons former des acides aminés dans une simulation d'atmosphère primitive (d'ailleurs pas forcément représentative de l'atmosphère initiale de la Terre)
Risquons une estimation mécanique.
Posons nos hypothèses:
- la vie doit être formée d'ADN.
- il suffit qu'un seul brin d'ADN se soit formé une fois pour que de façon indépendante la vie se développe (ceci est très optimiste)
- dans une Terre primitive les mêmes conditions permettent non seulement les acides aminés mais également des nucléotides et que leur polymérisation.
- une hélicité uniforme est thermodynamiquement favorisée.
On estime que le brin d'ADN minimal contient environ 600 nucléotides.
Supposons que des acides aminées sont complètement interchangeables pour 400 nucléotides, que 2 acides différents sont possibles pour 100 nucléotides supplémentaires et que seulement une centaine de nucléotides ont besoin d'être formés des 4 acides aminés dans le bon ordre.
La probabilité pour que l'évènement de combinaison
spontanée est 1 sur (4 100 *2
100) =10 -90 (A)
Nous sommes là dans un tel niveau d'incertitude que tous les incertitudes sur les autres facteurs sont noyées.
Combien y a t-il de brins d'ADN qui peuvent être formés (en ne considérant que les 200 nucléotides dans la composition sont contraints).
La quantité d'atomes d'azote sur la Terre est de l'ordre de 2 10 44.
Un brin de 200 nucléotides contient 700 atomes d'azotes.
Un chiffre brut serait pour La Terre un potentiel de 3 10 41 brins élémentaires.
Mais une des hypothèses les plus réalistes fait apparaître la vie dans des lagunes ou de mares à proximité des côtes. Certains minéraux pourraient constituer des matrices. L’argile dont les cristaux peuvent croître est aussi un bon candidat, la matière organique constituée en brin d’acides nucléique gagnant finalement son autonomie par rapport à sa matrice. Ces brins auraient constitué des " ARN " primitifs, simplifiés. L’ARN est capable de synthèse chimique et les voies de recherche se tournent vers la sélection d’ARN in vitro, afin de sélectionner des formes qui auraient pu exister dans le passé. Nous considérerons que la probabilité déduite de l'ADN minimale est en ordre de grandeur encore valable pour cet hypothétique ARN primitif.
L’étude des cellules actuelles et leur mode de fonctionnement apparemment inutilement complexe pourrait également être la trace des chemins de traverses qu’a emprunté la vie. En quelque sorte, des résidus fossiles.
Ces matrices d'argiles permettraient le regroupement des ingrédients, protégeraient les corps constitués et seraient soumises à l'effet de marées (apport de matière et dispersion de la vie). Les hauteurs de marées pouvaient monter en de nombreux points à 100 mètres ce qui engendrait des flux et reflux considérables au bord des côtes.
Combien de sites auraient été propices ?
Même si la longueur des cotes était très probablement beaucoup plus réduite qu'aujourd'hui, retenons néanmoins l'estimation actuelle d'environ 1 million de km de cotes et considérons que 10% était propice. On peut alors estimer à dix millions le nombre de sites propices d'une surface moyenne de 100 m2 et d'une profondeur de 1 mètre de profondeur atteignable par le rayonnement solaire. Le volume des océans est de 2000*350 1012 m3 ~10 18 m3 contre un volume utile de 107 *100= 10 9 m3 pour ces lagons. On a donc 3 10 41 *10 9 / 10 18 = 3 10 32 brins d'ARN potentiel dans l'ensemble de ces lacs et lagons.
On suppose que le réarrangement des acides aminés peut se faire à un rythme raisonnable de 30 fois par seconde (séparation d'un brin et recombinaison)
Considérons la fenêtre de développement. Le pic de formation des supernovaes se situe voici 7 milliards d'années. Avant cette phase, on peut estimer que les environnements galactiques étaient sauf rare exception trop pauvres en métaux lourds.
A l'opposé le point de départ le plus tardif de la vie pour qu'une autre civilisation nous ait rattrapé remonte à 4 milliards d'années. Nous estimerons plus loin ce possible rattrapage à 500 millions d'années. Ce qui fournit 30 *3 10 7 *3 10 9 ~ 3 10 18 combinaisons par brin sur une durée de 3 milliards d'années
On a donc 3 10 32
* 3 10 18 ~ 10 51 possibilités de
combinaisons pour une planète de type
terrestre sur la fenêtre de 3 milliards d’années
(B)
On a une probabilité d'une combinaison favorable ~ 10 51 10-90 ~10- 39.
Ce nombre doit en outre être minoré car :
- il est difficile de produire des nucléotides en dehors d'un milieu biologique de concentrer les ingrédients, de polymériser les nucléotides et d'éviter que le brin d'ADN ne se casse.
- l'ADN ne produit des protéines uniquement qu'en présence d'ARN messager et ne peut se répliquer sans polymères d'ADN.
Enfin qu'un gène se duplique sans présence d'autres gènes est hautement improbable; les organismes les plus élémentaires possèdent une centaine de gènes. Mais cet argument est en train d'évoluer car des réflexions sont en cours sur des nanobactéries dont la taille serait de 2 à 5 fois inférieure aux 180 nm qui est en principe la taille minimale des organismes.
Pourtant conservons ce chiffre optimiste de 10- 39 qui implique qu'il faut en moyenne 1039 planètes ayant des conditions semblables à la terre pour engendrer la vie.
Pour les autres facteurs probabilité du développement de formes de vie complexe, consciente. L'incertitude est grande et porte plutôt sur des positions de principes. Si l'on considère que la vie est un bourgeonnement opportuniste qui parcourt l'arbre des possibles mais que sur la totalité il y a une propension à obtenir une vie plus évoluée, plus conquérante. Les probabilités peuvent être proches de 1 dans chaque cas.
Si l'on considère que l'évolution a été le produit de phénomènes cataclysmiques qui pour être inévitable sont plutôt rares et donc les effets d'éradication sont tellement dévastateurs que la sortie en est imprévisible il faut réduire le facteur favorable d'évolution à 10%.
Le facteur de proportion de civilisation communicante indique que dans les grandes civilisations modernes les exemples phénicien, perse, grec, romain, vandale et wisigoth, mongol, chrétien ou musulman sont modérés par les exemples indien, chinois, aztèque ou Toltèque. Beaucoup de peuples pourtant unifiés par un pouvoir central ont vu une expansion territoriale modérée égyptienne ou Incas.
Bien sur il s'agit de nos exemples et dans l'époque moderne on pourrait dire que la civilisation dominante est expansionniste bien qu'il existe des courants beaucoup plus tournés vers les problèmes humains et écologiques de notre planète que vers les dépenses dispendieuses de la science spatiale.
Sur une autre échelle il est possible que les formes de vie soient beaucoup plus tournées vers l'élément liquide que vers l'espace, et que le seul fait d'une atmosphère opaque, si la civilisation a une durée de vie limitée, réduirait son intérêt vers l'espace. Sans compter tous les aspects irrationnels des sociétés collectivistes.
Il n'apparaît pas déraisonnable au vu de ces réflexions de poser que seules 10 à 50% des civilisations potentielles tendent à communiquer vers l'extérieur.
Un autre facteur est également parfaitement indécis car il sort du cadre observationnel. Il s'agit de la fraction de la durée de vie moyenne de ces civilisations par rapport à leur date d'apparition moyenne.
Quelle serait l'ancienneté de la plus vieille civilisation galactique ?
Supposons que le Soleil est un cas assez typique. On peut considérer que par rapport à la formation du Soleil voici 4,56 milliards d'années, certaines étoiles semblables ont pu être formées 250 millions plus tôt car il s'agit, pour notre Galaxie, de la période de balayage des ondes de densité à l'origine des formations stellaires.
La phase suivante de bombardement météoritique et cométaires a duré 700 millions d'années et on peut considérer que cette phase est toujours du même ordre de grandeur.
La vie est ensuite restée au stade bactérien pendant plus de deux milliards d'années bien que les premières traces d'activités chlorophylliennes puissent remonter à 2 milliards d'années. On peut raisonnablement affirmer que la vie aurait pu gagner 10% avant l'explosion multicellulaire. Ce qui signifie qu'autour de certaines étoiles un équivalent de notre explosion du Cambrien aurait pu se produire environ 500 millions d'années plus tôt que chez nous. La densité de l'évolution a été telle pendant les ères géologiques suivantes qu'on peut admettre que l'évolution vers une intelligence communicative ne pouvait pas gagner plus de temps. D'où une toute potentielle première civilisation galactique 500 millions d'années avant nous.
Allons plus loin dans l'anthropomorphisme et considérons que toute espèce conquérante à un potentiel élevée d'autodestruction. Sachant qu'environ quarante ans s'est écoulé entre nos premières émissions radio repérables et notre capacité d'éradiquer militairement tout l'écosystème, sachant qu'aujourd'hui nous pouvons craindre aussi les perturbations climatiques majeures et un épuisement rapide des ressources minières sapant toute possibilité d'essor spatial, une durée de vie minimale de 100 ans pour une civilisation (c'est à dire juste avant qu'elle ne diffuse) n'est peut-être et malheureusement pas si déraisonnable. Ceci pour la version pessimiste.
Dans une estimation très haute la civilisation perdurerait depuis sa naissance. La question serait alors de savoir si une possibilité, voire un intérêt réciproque, de contact existerait encore avec une telle possibilité d'évolution (je ne pense pas que des lombrics ou même les fourmis pourraient être éduquées par des hommes).
Sachant que les civilisations sont supposées apparaître indépendamment et de façon uniforme entre -500 millions d'années et aujourd'hui, la fraction de la durée de vie moyenne de ces civilisations par rapport à leur date d'apparition varierait donc entre 100/250 millions d'années = 4 10-7 et 1.
Appliquons donc l'équation de Drake à notre Galaxie.
Nombre de planètes dans la Galaxie : 0,6 à 15 milliards
Fraction d'étoiles compatible d'une zone habitable pendant une durée de plus de deux milliards d'années : 0,1 à 0,2
Fraction de planètes rocheuses dans les zones habitables = 0,05 à 0,2
fraction de planètes dans la zone habitable pouvant conserver par leur masse d'une atmosphère stable en température = 0,2 à 0,8
fraction de planètes bénéficiant d'un axe de rotation stable par un satellite massif = 2 10-3 à 0,4
probabilité de l'apparition de la vie (voir ci-dessous) ~ 10-39 (estimation biologique)
probabilité du développement de formes de vie complexe (diversité multicellulaire) =0,1 à 1
probabilité du développement de formes de vie consciente (évolution vers l'intelligence) =0,1 à 1
Probabilité du développement d'une civilisation communicante =0,1 à 1.
Si on ne tenait pas compte de la probabilité d'apparition de la vie, on aurait entre 1,2 et 2 108 civilisations.
La fraction de la durée de vie moyenne de ces civilisations par rapport à leur date d'apparition pouvant varier de 4 10-7 à 1
Le nombre de civilisations galactiques actuelles serait de
l'ordre de 5 10-7 à 2 108
Mais en tenant compte de l'estimation biologique, déjà optimiste, de l'apparition du vivant ce chiffre tombe de
5 10-47 à 2 10-31!!!
Que faisons-nous alors sur la Terre ?
Demandons-nous alors combien de Terres ont pu être formées dans l'horizon cosmologique.
La densité de baryons est de l'ordre de 4 10-28 kg/m3 et les étoiles concourent pour environ 1/10 de cette proportion.
L'horizon cosmique englobe un volume de l'ordre de 4p/3*(14*109*1016)3 m3 = 10 79 m3
Assumons que l'ensemble des galaxies est découpé en galaxies semblables à la Voie lactée (ce qui est faux mais reste homogène à notre premier calcul).
Les galaxies font en moyenne 100 milliards d'étoiles de masse solaire (1011 * 2 10 30 kg).
Dans l'horizon cosmique, le nombre de galaxies de taille comparable à la notre est de l'ordre de:
1/10*4 10-28 * 10 79 / ( 10 11 2 10 30) = 8 109 galaxies. (En fait il existe beaucoup plus de galaxies naines mais nous avons supposé un regroupement pour notre calcul).
Le nombre de civilisations communicantes dans l'horizon cosmique serait donc de 4 10-37 à 2 10-21 ...
Notre existence pose toujours problème. Il n'y a que cinq alternatives:
- nous nous sommes fortement trompés dans la probabilité d'auto-organisation spontanée des nucléotides mais rien dans la biologie actuelle n'indique de voie physique la favorisant.
- l'univers réel est immensément plus grand que notre horizon (le volume de l'univers réel serait au moins 10 21 fois celui de l'horizon actuel pour être compatible statistiquement de notre existence voire serait infini...)
- l'univers réel est un ensemble d'univers multiple de même propriété (au moins 10 21) voire une infinité...
- nous n'avons pas une vision juste de notre univers local ce qui trompe totalement nos calculs sur les autres facteurs
- il existe un principe de décision à l'origine de notre existence. Ce principe est transcendant en ce sens qu'il surpasse la notion d'espace-temps.
Supposons à présent que nous ne pouvons pas nous appuyer sur l'équation de Drake qui ne fait que poser des questions sans être exprimable quantitativement.
La vie est apparue très tôt dans l'évolution de notre planète. Les premières traces incontestables sont des bactéries qui remontent à 3,4 milliards d'années. Ils existent des traces indirectes remontant à 3,8 milliards d'années et les océans pourraient remonter à 4,1 milliards d'années. Sachant que la Terre a subi une phase de bombardement météoritiques et cométaires massives jusqu'à voici 3,8 milliards d'années, on peut estimer que la vie est apparue immédiatement, qu'il y a peut-être eu plusieurs apparitions et extinctions successives et que nous commençons à trouver des traces dès que les conditions ont pu se stabiliser.
Même s'il est toujours statistiquement absurde d'extrapoler à partir d'un seul cas, faisons maintenant le pari que la Terre n'est pas une exception anti-copernicienne et que la vie, processus spontané et parfaitement opportuniste, apparaît rapidement dès que les conditions sont réunies.
Les recherches actuelles de possibilités de vie ou d'évolution pré biotique sur Mars, Europe ou Titan ont pour but de savoir sil faut faire un bond de 10 39 dans notre estimation. La moindre trace probante du vivant aurait un effet phénoménal dans notre interrogation vitale.
Dans ce cas, la probabilité d'apparition de la vie serait proche de 1 et l'application de l'équation de Drake nous ferait conserver le chiffre de 5 10-7 à 2 108 civilisations aujourd'hui en mesure de communiquer dans notre seule Galaxie.
Le paradoxe de Fermi pourrait alors redevenir pertinent; ils devraient être là, or ils ne le sont pas.
Essayons alors d'y répondre en énonçant l'ensemble des hypothèses possibles.
ILS SONT LA
Ils sont venus mais ils ont été détectés, circonscrits ou repoussés mais les hommes qui sont intervenus ne le déclarent pas pour:
- bénéficier d'un avantage d'information technologique ou autres (Hypothèse X-files)
- ne pas paniquer la population (Hypothèse Dreamcatcher)
Ils sont là mais ils ne veulent pas se montrer ou du moins se déclarer officiellement car:
- ils sont pacifiques, et ils nous trouvent trop agressifs:
- ils ne font que nous observer
- ils nous manipulent dans un but d'élévation
- nous passons un test avant de décider de nous accueillir ou de nous laisser isoler.
- nous passons un test avant de décider de nous détruire ou de nous laisser tranquille s'ils nous jugent trop dangereux à envahir.
Ils sont là, ils nous observent, ils nous sont hostiles et:
- ils nous manipulent dans un but d'affaiblissement
- ils sont
en phase de regroupement de leurs forces
avant de nous envahir (hypothèse
Independance day)
Ils(IL) isolent la terre car ils ne veulent pas intervenir, juste pour nous observer ou pour ne pas nous paniquer (hypothèse du zoo cosmique). Eventuellement des civilisations supérieures repoussent de nous les plus faibles qui voudraient nous atteindre.
-
Une puissance transcendante et génératrice isole la
Terre et ségrégue les différentes formes de vie dans des îlots (hypothèse Divine).
Et Un peu de détail
dans le cas où vous êtes convaincu qu’il y a une conscience
derrière les phénomènes OVNI
Que signifie l’absence de contact avec des civilisations extraterrestres ?
Les causes possibles d’une observation prolongée
1. La curiosité
L’originalité d’une civilisation découverte ne doit pas être contaminée par une intervention exogène qui réduirait son sentiment d’unicité et sa créativité
2. La crainte
La survie des observateurs ayant nécessité un apaisement de toutes les causes de violence ou ayant survécu parce que basiquement ils étaient une des très rares espèces pacifiques, leur éthique constitue un élément d’affaiblissement à long terme face à une civilisation humaine expansionniste
3. Le jeu
Les observateurs appréhendent le contact sous un aspect ludique, garde volontairement le flou sur leurs activités, diversifie au maximum leurs formes apparentes afin de profiter de nos atermoiements et de la diversité de nos réactions
4. La préparation
L’attentisme ne constitue qu’une phase préparatoire à
une décision prise initialement mais qui nécessite la préparation de moyens
opératoires pour un contact ou une intervention élargie
Il y a éventuellement un enjeu de survie directe de
ces observateurs qui verraient dans la Terre un refuge unique pour survivre et
ils ne peuvent pas se permettre un échec.
5. La sujétion
L’attentisme ne constitue qu’une phase préparatoire
car ils nous conditionnent psychologiquement et éventuellement physiquement
avant leur venue
6. L’attentisme simple
La procédure d’observation impose que soit vérifiés un
grand nombre de critères avant de parvenir à une décision
Les premiers contacts constituent une série de tests
7. L’attentisme reposant sur des éclaireurs
Seuls des éclaireurs (biologiques ou artificiels) sans
pouvoir décisionnels et uniquement réduit à un rôle d’observateurs forment le
premier front. Leurs ordres ou leurs programmation
prévient tout contact direct. Les contacts constituent une série de tests, les
décisionnaires n’interviennent qu’après l’achèvement du l’action des
éclaireurs. Typiquement les éclaireurs bénéficient d’une indétectabilité
. S’ils sont sous forme robotisés ils peuvent être créés par
nanotechnologie, éventuellement aussi dotée de capacités invisibilité au
rayonnement ou de capacité de sujétion mentale.
8. La manipulation
Ils sont là, ils veulent nous envahir mais leurs moyens sont limités. Ils manipulent les puissances en place afin de nous affaiblir directement ou par notre environnement dégradé avant une invasion avec le minimum de perte de leur côté (hypothèse The Arrival)
9. La pression
Le contact est limité à une catégorie précise face à un enjeu clair (typiquement la pacification de l’humanité) ceci avant tout contact élargi. La population demeure sans certitude sur le phénomène mais les évènements surviennent continument comme un rappel ou même une pression s’il n’y a pas possibilité de choix afin de rappeler à la fraction contactée qu’elle est en charge de résoudre l’enjeu (hypothèse zone 51)
10. Le mépris
Les observateurs ne souhaitent pas nous contacter directement car ils jugent qu’il n’y a aucun intérêt pour eux, une simple observation les contente.
11. Le dégout
La grande différence d’aspect ou de comportement, ou des aspects particulièrement choquant de notre civilisation dissuadent les observateurs d’un contact direct, ils trouvent néanmoins utile de maintenir un niveau d’observation.
12. La source
La civilisation n’est pas directement l’objet
d’un contact car ses individus constituent une source de
prélèvement
13. Soumission à une autorité extraterrestre
Les évènements de type contact doivent rester très
limités et non prédictif afin de ne pas pouvoir confirmer la véracité des
contacts car il s’agit de la seule méthode autorisée pour ces observateurs par
une autorité supérieure.
14. Soumission à une puissance d’un niveau supérieur
Les évènements de type contact doivent rester très
limités et non prédictif afin de ne pas pouvoir confirmer la véracité des
contacts car il s’agit de la seule méthode autorisée pour ces observateurs par
une puissance incommensurable aux formes de vie locale à cet univers (hypothèse
divine).
15. Lutte contre une force d’un niveau supérieur
Les contacts ne peuvent qu’être brefs et détournés voire inexistants car une force
sur Terre que nous n’appréhendons pas nous mêmes directement constituent un
danger pour des intervenants extraterrestres (hypothèse reposant sur un lien
avec les phénomènes paranormaux)
16. L’expérience
La civilisation actuelle est le produit des
observateurs, l’interventionnisme est proscrit car elle gâcherait cette production. La Terre était
occupée avant notre civilisation, ou a été ensemencé à un moment variable de l’évolution , éventuellement réorientée ou plus
radicalement notre réalité est générée par ces observateurs et les contacts constituent un monitoring de
son évolution, des monuments sur Terre pourraient aussi constituer des
témoignages de leurs présences passés (hypothèse des anciens astronautes)
17. Intervention catastrophique
Le contact aurait des conséquences incontrôlables pour
les observateurs
-
Contamination biologique si forme de vie incompatible
car les contactés auraient tôt ou tard
la volonté de se rapprocher des observateurs
-
Paradoxe temporel si les observateurs viennent du
futur
-
Rupture entre univers ségrégués
18. Le faux départ
Une information trompeuse est parvenue aux observateurs qui considérant l’avancement de la civilisation a démarré une observation mais le contact direct a été suspendu. La civilisation humaine étant au seuil d’une décision possible, les observations ont été prolongées dans l’attente d’une évolution par rapport au stade actuel de la civilisation
19. L’autre forme de vie terrestre
Les observateurs constituent une forme de vie terrestre parallèle à la nôtre et dont les formes variables d’apparition dépendent de notre capacité à les appréhender
20. La barrière inconsciente face aux observateurs
Les observateurs ne sont structurellement pas capables de nous contacter car ils se situent dans une autre forme de réalité et une forme de négation psychologique de leur existence par la civilisation prise collectivement bloquent l’apparition possible des observateurs qui sont rejetés dans une autre forme de réalité (ceci repose sur une interprétation exotique de la physique quantique)
ILS SONT PRESQUE LA
21. Ils sont là mais ils sont si différents que la communication est impossible (hypothèse "Gens de la Lune").
22.
Ils sont déjà venus et ils reviennent
périodiquement (hypothèse Predator ou
civilisations disparues).
23. Les développements de nos civilisations sont simultanés et Ils sont en chemin.
ILS NE SONT PLUS LA
OU ILS ONT DISPARUS.
24.
- Ils existent ou ont existé et ils nous ont
laissé des indices ou des systèmes locaux pour les rejoindre (hypothèse 2001 odyssée de l'espace)
25.
- Ils existent ou ont existé et ils nous ont
laissé dans la Galaxie des indices
pour les rejoindre ou des systèmes répartis qui nous observent ou qui vont réagir voire intervenir si nous passons un seuil (hypothèse Contact ou Dans la mer des
soleils)
26. - Ils existent ou ont existé et ils ont volontairement évité de laisser des traces car par prudence Ils veulent toujours avoir l’initiative du premier contact
ILS SONT TROP LOIN.
27. Ils existent mais les civilisations se sont toutes détruites et se détruisent encore trop vite avant d'être en mesure de naviguer entre les étoiles.
28. Ils sont dans la Galaxie mais la liaison entre les étoiles est trop difficile pour être franchie (dégradation stochastique des systèmes de bord, bombardement vaisseaux par particules neutres , irradiations ,…) En outre les différences de technologie empêchent la réception de leurs messages.
29. Ils sont dans la Galaxie mais la liaison entre les étoiles est trop difficile pour être franchie même développer des réseaux nano technologiques auto-réplicateurs ne peut être atteint avant l’épuisement des ressources du système source. En outre les différences de technologie empêchent la réception de leurs messages.
30. Ils sont dans d'autres galaxies (nous sommes donc seuls dans cette galaxie) et la liaison entre les galaxies est trop difficile pour être franchie, physiquement ou par des messages.
31. Nous sommes le seul cas de vie dans l'horizon cosmique. Ils existent au-delà de l'horizon cosmique ou dans un autre univers mais nous ne pouvons pas communiquer:
- ceci est l'effet de l'improbabilité extrême de l'organisation spontanée de la chaîne ADN.
32. Nous sommes le seul cas de vie dans l'horizon cosmique. Ils existent au-delà de l'horizon cosmique ou dans un autre univers mais nous ne pouvons pas communiquer:
- cette ségrégation est le produit d'une intervention d'une humanité future, d'une Intelligence supérieure d'origine physique ou d'une puissance transcendante (hypothèse Divine)
PAS INTERESSE.
33.
Ils existent mais un tel écart de forme ou
de développement que nous ne les
intéressons nullement et que nous ne pouvons pas les rejoindre (hypothèse Créateur d'Etoiles).
34. Ils existent mais la communication et l'exploration de l'espace ne les intéressent pas.
35. Ils existent mais toutes les espèces évoluées qui survivent basculent grâce à la technologie dans une singularité avant même d’avoir développé une technologie permettant à des robots réplicateurs de se répandre jusqu’à nous.
36. Ailleurs,
seules des vies primitives sans intelligence consciente ont pu se développer, voire
la vie s'est arrêtée au stade monocellulaire et nous sommes le seul cas de vie
complexe.
NOUS SOMMES SEULS.
37. Nous sommes le seul cas de vie dans un univers fini et Ils n'existent nulle part:
- ceci est l'effet de l'improbabilité extrême de l'organisation spontanée de la chaîne ADN.
38. Nous sommes le seul cas de vie dans un univers fini et Ils n'existent nulle part:
- ceci est le produit d'une intervention d'une humanité future (hypothèse La fin de l'éternité) ou d'une puissance transcendante (hypothèse Divine)
TOUT EST FAUX.
39. L'espace observé n'est qu'une illusion et les distances ou l'existence même de l'environnement galactique est fondamentalement différent.
La construction du réel est beaucoup plus subtile que nous le supposons. La croyance construit une partie des phénomènes (nous croyons dans les éléments macroscopiques autour de nous et ceci constitue une réalité stable, la croyance en des formes extérieures s’étend progressivement, inversement les extraterrestres appréhendent progressivement la réalité terrestre et le mur de la réalité partagée se fragmente et se réduit progressivement)
40. La réalité n'est qu'une illusion et nous ne sommes pas réellement sur cette Terre (le nous pouvant être réduit à moi-même) (solipsisme hypothèse matrice)
Ceci pour vous laisser songeur...